Réseau de surveillance biologique des forêts de l’Ontario : Le ministère de l’Environnement, de la Protection de la nature et des Parcs de l’Ontario (le ministère) a réalisé ce travail par l’entremise du Réseau de surveillance biologique des forêts de l’Ontario (RSBFO) pendant la période 1986-2017. Toute utilisation de ces données devrait mentionner le programme du Réseau de surveillance biologique des forêts de l’Ontario du ministère de l’Environnement, de la Protection de la nature et des Parcs de l’Ontario. Le ministère n’est pas responsable des interprétations ou des conclusions qui pourraient être faites à partir des données. Toutes les données ont fait l’objet d’un contrôle de la qualité. Malgré ces efforts, il est possible que des erreurs ou des problèmes liés aux données soient passés inaperçus. Veuillez informer michele.williamson@ontario.ca de tout problème détecté. En 1985, le ministère a créé le RSBFO, un programme de surveillance à long terme qui suit la santé des forêts de feuillus. Ce programme a été lancé en réponse aux nombreux signalements de dépérissement forestier en Amérique du Nord et en Europe et à la déduction que la pollution atmosphérique en serait un facteur de causalité. Le principal objectif du RSBFO est d’établir et de tenir à jour à l’échelon provincial une base de données sur les symptômes visibles de la santé des forêts mixtes de feuillus de la province (McIlveen et al. 1989). Au total, 110 placettes permanentes d’observation des forêts ont été établies en 1986 parmi toute la gamme de forêts mixtes de feuillus dans le Sud et le Centre de l’Ontario. Un nouveau site a été ajouté en 2010. Actuellement, 93 placettes sont sous surveillance, car l’échantillonnage a cessé dans 18 placettes, pour des raisons diverses. Les placettes ont fait l’objet d’un échantillonnage en 1986, 1987, 1989, 1990-2006, 2008, 2011, 2014, 2016 et 2017. Les placettes sont situées sur des terres appartenant à des propriétaires privés (particuliers ou entreprises), des Premières Nations, des offices de protection de la nature, des parcs provinciaux ou nationaux de l’Ontario et la Commission des parcs du Niagara. Le ministère remercie ces propriétaires fonciers de continuer de coopérer et d’accorder leur permission pour la surveillance des placettes forestières sur leurs terres. La surveillance de la santé des forêts avait initialement les objectifs suivants : 1. «?établir un réseau de placettes permanentes d’observation permettant d’obtenir des données de référence concernant l’état des essences dans les forêts de feuillus (l’érable à sucre était la principale essence ciblée); 2. mettre au point un système d’évaluation de l’état des feuillus en rapport avec la symptomatologie constatée en Ontario; 3. évaluer les données d’évaluation et déterminer si des différences régionales sont visibles au niveau de l’état des arbres des forêts?» (McIlveen et al. 1989). Le programme actuel a les mêmes objectifs et la capacité d’évaluer l’évolution au fil des ans. Chaque arbre des placettes est marqué et fait l’objet d’une surveillance à long terme. Placettes de surveillance permanentes du RSBFO Les critères suivants ont été utilisés pour sélectionner les peuplements d’érable à sucre pour les placettes (McIlveen et al. 1989) : 1. « Un peuplement forestier mature, avec des arbres âgés d’environ 60 à 200 ans, représentant une superficie de plus de 10 hectares, afin que la placette bénéficie d’un pouvoir tampon contre les effets lisière. 2. La composition du peuplement devrait être dominée par l’érable à sucre, avec au moins 20 % d’essences de feuillus connexes, comme le bouleau jaune, le bouleau gris, l’aulne blanc, le hêtre, le cerisier noir et le peuplier. 3. Les peuplements devraient être suffisamment boisés et relativement exempts de maladies et de dommages. 4. Une aire relativement non perturbée, qui n’a pas subi de coupe, de paissance ou d’entaillage dans les 20 dernières années. 5. Un bon accès depuis une route praticable en toute saison située dans un rayon de 1,0 km de la placette. 6. De préférence, des peuplements situés sur des terres publiques ou dans des forêts touchées par une entente. 7. Les peuplements devraient être situés à au moins 10 km de zones urbaines ou de sources ponctuelles de pollution atmosphérique. 8. Certaines parties du Sud de l’Ontario font depuis longtemps l’objet d’activités de déboisement intensif, de récolte, d’abatage de bois de chauffe, d’entaillage et d’autres types d’activités de gestion. La forêt d’érables à sucre qui demeure sur pied est généralement constituée de petits peuplements, souvent situés sur des boisés privés ou des terres relevant d’offices de protection de la nature. Il est possible que l’on doive élargir les critères de sélection des sites pour permettre l’établissement de placettes dans ces zones. 9. Dans les peuplements forestiers ou les boisés sélectionnés, les placettes de référence devraient être choisies selon des conditions uniformes représentatives du peuplement dans son ensemble. Les placettes devraient être séparées d’au moins 50 mètres de tout effet lisière. 10. Lorsque c’est possible, on privilégie les zones proches de stations de surveillance météorologique ou de stations d’observation atmosphérique du MOE existantes. » Initialement, les placettes comptaient 100 arbres ayant un diamètre supérieur à 10 cm à hauteur de poitrine (DHP) et étant les plus proches du centre de la placette. En 1991, les placettes ont été modifiées, devenant des quadrats carrés (50 m X 50 m). Certains des 100 arbres d’origine étaient situés hors des quadrats de 50 m x 50 m et leur surveillance a été maintenue. Les placettes renferment de 93 à 307 arbres ayant un DHP supérieur à 10 cm, ce qui donne plus de 18?000 arbres pour l’ensemble du programme. Au total, on a recensé 34 essences de feuillus et de conifères dans les placettes. Indice de dépérissement L’Indice de dépérissement est une mesure mise au point par le ministère pour évaluer les tendances liées au dépérissement des forêts de feuillus afin de quantifier les symptômes de stress observés sur les arbres, de manière à réagir à la pollution atmosphérique et à d’autres facteurs de stress. L’Indice de dépérissement est une mesure pondérant quatre paramètres de stress pour chaque tronc de feuillu mature (diamètre à hauteur de poitrine supérieur à 10 cm) situé dans la placette ou faisant partie des 100 premiers arbres hors de la placette. ID = DC + (A * TR) + (A * CS) + (A * CF/2) où : ID = Indice de dépérissement DC = % de dépérissement de la cime (pourcentage du couvert des branches sans aucun feuillage vivant sur la cime) A = ([100-DC]/400 TR = % de feuilles de taille réduite dans le feuillage vivant restant CS = % de feuilles ayant une chlorose sévère, c.-à-d. jaune foncé sur toute la feuille dans le feuillage vivant restant CF = % de feuilles ayant une chlorose faible, c.-à-d. jaune pâle à vert pâle sur toute la feuille ou les bords de celle-ci dans le feuillage vivant restant La chlorose et la taille réduite des feuilles sont d’excellents indicateurs du stress à court terme dans une année donnée, tandis que le stress persistant au fil du temps se mesure par le dépérissement de la cime dans le feuillage vivant. Par conséquent, dans le calcul de l’ID, le dépérissement de la cime a une plus forte pondération que les indicateurs du stress à court terme sur le feuillage. La chlorose sévère a également une plus forte pondération que la chlorose faible; les arbres subissant un stress important ont une plus grande influence sur l’ID. L’évaluation du dépérissement n’englobait pas les conifères, dont les aiguilles ne réagissent pas de la même façon que le feuillage des feuillus aux facteurs de stress. L’Indice de dépérissement est calculé au nombre entier près et varie de 0 pour un tronc d’arbre ne présentant aucun symptôme à 100 pour un tronc au dépérissement maximal. L’Indice de dépérissement se divise en cinq catégories d’état de dépérissement indiquant la gravité du dépérissement en fonction des moyennes obtenues pour les placettes : Très faible (< 11) Faible (11-15) Modéré (16-20) Élevé (21-25) Sévère (> 25) (MEO, 1989). Ces catégories d’état de dépérissement ont été établies par des experts forestiers pour constituer une mesure de la santé des arbres ou des peuplements forestiers. L’échantillonnage pour la surveillance du dépérissement a été exécuté par les organisations suivantes, au fil des ans : Ecological Services for Planning Ltd. en 1986-1987, Beak Consultants en 1989-1991, Boreal Resources en 1994-2006, TECO Timber Natural Resource Group Ltd en 2008 et 2011, et le personnel du ministère associé à Watters Environmental Group Inc. en 2014, 2016 et 2017. Mesures réalisées sur chaque arbre mature L’Indice de dépérissement n’est qu’une des nombreuses mesures de stress des arbres réalisées sur certains arbres dans les placettes du RSBFO. Les mesures du stress ont évolué au fil des ans et comprennent le couvert forestier, le couvert arboré, la vigueur de la couronne des arbres, les dommages ou les défauts des arbres, la défoliation liée aux insectes, les maladies, etc. La mortalité des arbres, le diamètre à hauteur de poitrine et les hauteurs ont également été mesurés. Les essences ont été identifiées. Données sur la régénération forestière : La santé de la forêt est révélée par l’ampleur du rajeunissement des arbres. Le nombre d’arbres a été compté selon cinq catégories de hauteur aux stades de semis et de gaulis pour chaque essence observée dans des placettes de régénération de 2 m sur 2 m. Données sur les débris ligneux : La santé de la forêt est révélée par la quantité de débris ligneux tombés au sol. Ces quantités ont été mesurées aux limites Ouest, Nord et Est des placettes de 50 m sur 50 m. Dans la mesure du possible, l’essence, la décomposition, l’état et la cause de la mortalité des débris au sol ont été établis. Espèces végétales envahissantes : Les plantes envahissantes peuvent imposer du stress sur les autres espèces végétales. La présence d’espèces envahissantes a été enregistrée lorsque de telles espèces ont été observées à l’intérieur ou l’extérieur de la placette principale de 50 m sur 50 m. Données sur la salamandre : Les salamandres sont sensibles à de nombreux facteurs de stress, p. ex., les conditions climatiques. Le nombre d’individus de chaque espèce a été mesuré au moyen de planches d’échantillonnage placées près de la placette principale de 50 m sur 50 m. Photos de la phénologie des plantes : Il a été constaté que le moment de l’émergence des feuilles et de la floraison était révélateur des conditions climatiques et du changement climatique possible. Des photos ont été prises chaque année tout au long du printemps pour permettre d’établir à quel moment les feuilles et les fleurs apparaissent, que ce soit dans les arbres matures ou sur la couverture vivante. Enregistrements sonores : Il a été constaté que le moment où l’on peut entendre les chants d’oiseaux ou d’autres sons d’animaux au printemps était révélateur des conditions climatiques et du changement climatique possible. Des enregistrements sonores ont été réalisés pour permettre d’établir à quel moment les oiseaux chanteurs ou d’autres animaux commencent à se faire entendre au printemps. Référence McIlveen, W.D., McLaughlin, D.L. et Arnup, R.W. A survey to document the decline status of the sugar maple forest of Ontario, ministre de l’Environnement de l’Ontario, décembre 1989, ISBN 0-7729-6253-7, Imprimeur de la Reine pour l’Ontario, www.archive.org